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Alors que les 3 premiers plans peinent à voir leurs mesures mises en application, un énième plan…

Les mesures attendues

Avant tout, que la France rattrape son retard par rapport aux autres pays de l’OCDE. D’ailleurs, en 2015, la France a été condamnée par un tribunal administratif en raison de carences dans la prise en charge des enfants autistes.

  •  Remettre la science au cœur de la politique publique de l’autisme.
  •  Revenir aux recommandations de la Haute Autorité de Santé sur les bonnes méthodes éducatives et comportementales à suivre.
  •  Cesser de propager les fausses idées qui culpabilisent les mères d’enfants autistes.
  •  Cesser d’incriminer les écrans, qui perturberaient les enfants.

De leur côté, les familles d’enfants autistes et les associations souhaitent :

  •  Un meilleur accompagnement vers la scolarité et l’emploi.
  •  Un accès à des thérapeutes formés.
  •  Plus de places dans les structures d’accueil spécialisées.
  •  Une prise en charge de séances dispensées par les psychologues et les psychomotriciens.
Source : site internet Parents

 

Les mesures proposées

Un diagnostic plus précoce

Un « forfait intervention précoce » va être créé à partir du 1er janvier 2019. Actuellement, avant que le diagnostic de l’autisme ne soit confirmé chez un enfant, un processus souvent de plusieurs mois voire plus, le recours à des professionnels comme des psychomotriciens ou des ergothérapeutes n’est pas pris en charge par la Sécurité sociale. Le reste à charge des familles sera désormais pris en charge, pour un montant qui devrait atteindre 90 millions d’euros par an en 2022. Lors des examens médicaux obligatoires à 9 mois et 24 mois, les médecins devront « vérifier le minimum » et alerter sur un trouble psycho-autistique. Aujourd’hui, 45 % des diagnostics concernent des enfants et des adolescents entre 6 et 16 ans. « Trop tard », souligne le gouvernement. Repérés très tôt, et avec un accompagnement précoce et intense, les écarts de développement peuvent être rattrapés dans certains cas, ou l’aggravation du handicap limitée. Au total, ce volet est doté de 106 millions d’euros.

Scolarisation

Actuellement, 30 % des enfants autistes (environ 8.000 naissances par an) sont scolarisés en maternelle, deux jours ou moins par semaine. L’objectif est d’atteindre 100 % en maternelle pour la classe d’âge née en 2018, qui entrera à l’école, désormais obligatoire à 3 ans, en 2021. Le gouvernement prévoit notamment de « tripler » le nombre de places en Unités d’enseignement en maternelle (UEM), des petites classes destinées aux enfants ayant besoin d’un soutien renforcé. L’objectif est d’y porter le nombre d’enfants accueillis à 2 100. Une centaine de postes d’enseignants spécialisés sur l’autisme seront créés pour soutenir ceux qui ont des élèves autistes dans leurs classes. La scolarisation en primaire (40 % des autistes actuellement) et au collège-lycée sera également renforcée via les Unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis). Ce volet est doté de 103 millions d’euros.

Moins d’hôpital psychiatrique

Quelque 600 000 adultes français, soit une personne sur 100, seraient autistes. Mais seulement 75.000 sont diagnostiqués. Du fait du manque de places dans des structures adaptées, mais aussi de cette carence de diagnostic, trop d’autistes sont aujourd’hui en long séjour en hôpital psychiatrique. « L’objectif, c’est qu’il n’y ait plus d’hospitalisation de longue durée en matière d’autisme qui soit présente à l’issue de la stratégie » en 2022, selon Matignon. Un plan national de repérage et de diagnostic des adultes en établissements de santé et médico-sociaux va être lancé. Pour les adultes autonomes, des colocations en logement social et l’accès aux « logements accompagnés » seront ouverts. Ce volet est doté de 115 millions d’euros.

Repérage des adultes

Des mesures sont également prévues pour améliorer le repérage des adultes ayant des troubles autistiques, afin de pouvoir adapter leur prise en charge et leur accompagnement, vers l’emploi notamment. Les crédits destinés au dispositif d’emploi accompagné seront ainsi doublés, dans l’objectif de faciliter leur insertion professionnelle.

Des professionnels mieux formés

Afin que les recommandations de bonnes pratiques de la Haute autorité de Santé (HAS) soient mieux connues et appliquées, des mesures sont prévues pour améliorer la formation initiale et continue des professionnels de santé et travailleurs sociaux car « tous les professionnels ne sont pas encore au niveau des meilleures pratiques », selon le gouvernement

Aide aux familles

Le gouvernement veut créer une « plateforme de répit » par département. Ces structures permettront des gardes temporaires (quelques heures ou jours) des enfants ou des adultes autistes, afin que leurs familles puissent se reposer ou partir en vacances. Ce volet est doté de six millions d’euros.

Valoriser la recherche

L’exécutif entend également développer la recherche sur les troubles neuro-développementaux, pour « remettre la science au coeur de la politique de l’autisme ». Un budget de 14 millions d’euros est prévu.

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Rien ne vaut l’avis d’une personne touchée par l’autisme : Julie DACHEZ

 
« Après 3 plans successifs aux résultats jugés « décevants » par la Cour des comptes, inutile de vous dire qu’il existait une très forte attente à l’égard de ce 4è plan. Dès le mois de septembre 2017, plusieurs camarades autistes se sont réunis pour travailler main dans la main avec le gouvernement. Ils oeuvrent depuis 7 mois sans relâche, dans l’ombre, pour faire entendre nos revendications. Ils ont fourni un travail titanesque, bénévole, parfois ingrat! Alors avant toute chose, j’ai envie de leur dire « merci »! Car c’est à eux que nous devons les quelques avancées observées…
Venons-en au vif du sujet. Sur le fond, ce plan est ambitieux.
Alors que le 3è plan autisme mettait l’accent sur la création de places supplémentaires en structures médico-sociales, la volonté affichée par le gouvernement est désormais de miser sur l’inclusion de la personne autiste, tout au long de la vie. Je ne peux que m’en réjouir car c’est exactement ce que les parents et personnes concernées réclament à cors et à cris depuis plusieurs décennies: que les enfants aillent à l’école et que les adultes trouvent une place en entreprise, au lieu d’être enfermés dans des instituts médico-machin-chose.
Par ailleurs, les pratiques ne respectant pas les recommandations de la Haute Autorité de Santé – comme la psychanalyse – ont vocation à être bannies, ce qui est une très bonne nouvelle. »

Source HUFFPOST

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